Discrimination musicale ?
Lors de son passage chez Fogiel dans l’émission « On ne peut pas plaire à tout le monde » sur France 3, Akhenaton s’est plaint de ne pas réussir à faire inviter les Psy4 de la Rime sur les plateaux télés, dont il est le producteur. « Ils ont vendu plus de 80 000 albums. S'ils faisaient de la pop et étaient blancs, ils n'auraient aucun souci. L'hypocrisie vis-à-vis des jeunes de quartier existe aussi dans la musique. »

En effet, il est bien rare d’apercevoir de nos jours des rappeurs dans le paysage audiovisuel français. Les Psy4 sont bien passés sur « Top of The Pop » sur France 2, mais pas plus. « Pour nous, c'est presque devenu normal de se faire pointer. C'est comme ça dans le travail, à l'entrée des boîtes, des magasins, on vit avec. Notre premier album était aussi passé inaperçu. Pour celui-ci, il a fallu qu'on bataille pour passer le clip de Stone (voir le clip ici) à la télévision. Alors pour être invités... »

Le rap a, comme l’industrie du disque, subit la crise, due notamment au téléchargement illégal. Les rappeurs s’organisent, se soutiennent et révisent leur stratégie de communication, en privilégiant le street marketing et surtout Internet pour se faire connaître mais aussi rester en contact avec les amateurs du genre. « On ne considère le rap que comme un cri social, déplore La Caution. On ne nous appelle que quand il y a des émeutes. Ça devient vexant. En 1989, il y avait l'émission Rapline sur M6. Aujourd'hui, plus rien, alors qu'on dénombre beaucoup plus d'artistes. Pour faire face à ce boycott, on est obligé de s'organiser.»

Le clip Le Jugement, tourné sous forme de court métrage, dans lequel figurait Diam’s, Kery James, Lino, Faf La Rage, Tandem etc, avait pu bénéficier de quelques rotations sur les chaînes musicales françaises. « Parce qu'il était original, commente Tandem, le court métrage la Trilogie était programmé sur les chaînes câblées. Depuis les émeutes, il ne passe plus... »