C'est fou ce qu'un bref retour sur scène peut provoquer chez un artiste... Par exemple, une folle envie de remettre les gants et remonter sur le ring après ce qui aurait dû être un Dernier Round (2004).
Annoncé à travers le titre « J'reviens », sur lequel apparaît son compère Joey Starr, le retour de Kool Shen, sans doute espéré par beaucoup, laisse néanmoins pensif. Pourquoi Kool Shen reprend-t-il du service ? Car entre les départs, les jeunes retraités qui remettent le couvert, on se demande bien ce qui agite ce beau monde. Que se passe-t-il dans le rap français ? Ça part, ça revient, ça regrette le rap d'avant, ça encense la relève, ça évolue, ça peine à se trouver... Il faut avouer que plus les artistes vont se succéder et se multiplier, plus le choix sera vaste pour les auditeurs, plus la tâche sera difficile pour les Mcs également de tirer leur épingle du jeu, car il faudra séduire, trouver une accroche, un style dans le vent ou novateur, quelque chose qui n'a pas été fait... bref, exister parmi des jeunes loups et des vieux soldats bien décidés à ne pas délaisser le champ de bataille ! Pour Kool Shen, la question ne se posera pas ! Savoir quel style proposer... Avec son passif, il n'a plus grand chose à prouver, mais plutôt un standing à tenir, afin de ne pas non plus décevoir ceux qui l'attendent. C'est le minimum, et s'il arrive en plus à surprendre (qui sait...), il aura tout gagné.
Kool Shen nous propose un nouvel opus, « Crise de Conscience ». Un titre qui peut nous laisser envisager un gros coup de gueule de l'auteur tant l'actualité se prête à la révolte ! Deux morceaux (« J'reviens » et « C'est bouillant »), plutôt axés sur l'égotrip, la punchline et l'énergie pure, nous ont démontrés que la moitié du groupe NTM n'avait pas perdu son talent. Certes, nous allons retrouver un pionnier du rap français, déterminé à retrouver une place de choix aux côtés d'artistes de plus en plus nombreux et dans un milieu en perpétuelle évolution... Du nouveau avec de l'ancien, une formule qui trouvera forcément preneur, ou pas...