Deux affaires de plagiat secouent aujourd’hui l’industrie de la musique américaine.

La première est celle qui oppose Ben Freeman, auteur-compositeur de Pittsburg à Nelly et aux Neptunes. L’objet de litige n’est autre que le morceau de ces derniers, intitulé « Girlfriend » (2001), lequel serait un plagiat du titre écrit et enregistré par Freeman, « Be My Girlfriend » en 1995, pour le groupe Three Real Brothers (TRB), à savoir que ce groupe est composé de ses trois fils. Selon Freeman, sa chanson s’était vendue sans couverture médiatique, ni promotion, ni diffusion à la radio. L’affaire est à suivre au sein de la cour fédérale de New York.

La seconde affaire de plagiat remet en question le tube « Stand Up » (2003) de Ludacris, produit par Kanye West. Deux des dix jurés de la cour de Manhattan ont en effet reconnu quelques similarités entre ce titre et celui du groupe I.O.F, « Straight Like That ». Mel Sachs, l’avocat de la partie civile, a déclaré qu’il prouverait que Ludacris avait entendu la chanson avant de sortir son tube, même si ce morceau n’était jamais passé sur les ondes depuis sa sortie en septembre 2001.

Selon Sachs, des centaines de copies promotionnelles du morceau ont été distribuées, tandis qu’une des maisons de production de Ludacris avait contacté BMS Entertainment/Heat Music LLC, le label qui a produit « Straight Like That ». Ce qu’on reproche surtout à « Stand Up », c’est la répétition de l’expression « like that » plus de 80 fois, mais à la différence de l’autre titre, elle est précédée du mot 'just'. En réponse à cette accusation, Christine Lepera, avocate des rappeurs, a affirmé que personne n’a le droit de monopoliser certaines expressions. Elle ajoute que Ludacris et Kanye West n’ont jamais entendu « Straight Like That », avant le début de cette poursuite judiciaire. Lepera a demandé aux jurés de ne pas « être aveuglés par la célébrité ».

Les deux stars étaient attendues pour témoigner au tribunal mardi, mais West était absent et Ludacris a décliné tout commentaire. Le procès devrait durer une semaine avant de déterminer les responsabilités s’il y a, et d’entamer ensuite une seconde phase pour fixer les dommages et intérêts.

(AM)