Lorsqu'on se dit qu'on va voir Talib Kweli en concert, on pense tout de suite au côté réfléchi du Hip Hop, au paradigme qu'est l'afro centrisme, à l'esprit positif et consciencieux des Native Tongues, à cette bonne musique qui respire les racines de Brooklyn, à l'époque Rawkus.

Mais avec les années, bien que son intégrité et sa manière de penser soient restées intactes du point de vue artistique, Kweli s'élargit et tente de nouvelles choses. A l'image du dernier album de Common, il se diversifie, mélange les genres. En s'associant avec la chanteuse Res (déjà présente sur chacun de ses projets) ainsi qu'à l'extravagante et talentueuse canadienne Graph Nobel, il crée le groupe Idle Warship.

Ce jeudi 18 juin 2009, c'est un petit public de connaisseurs qui s'étaient réunis à l'Elysée Montmartre pour apprécier bien sûr les prestations scéniques du MC, mais aussi donc pour découvrir celles qui l'entourent et le résultat de cette combinaison détonante. Entouré d'un live band, Talib Kweli va interpréter efficacement quelques morceaux de son répertoire comme "Get By" ou encore "Listen!", mais laissera davantage exprimer l'univers décalé, exubérant et Electro/HipHop/Soul du trio. Reprenant à leur sauce un titre comme « Sweet Dreams » sur "Steady", réinterprétant sur scène le "Universale Mind Control" de Common, les Idle Warship prévoit un concentré de tubes pour l'album "Party Robot" prévu pour la fin de l'année.

Un magnifique show bourré d'énergie, musicalement génial, qui aurait fortement sa place pour égayer les festivals de cet été. Épaulé par la douce voix de Res et l'impressionnante Graph Nobel qui se donne à 200%, Talib Kweli ne pourra que confirmer le succès de cette expérimentation et s'en servir pour ses autres albums à venir.

-Bobby Milk-