Rakim et Rhymefest sont deux artistes qui ont battu les mêmes sentiers mais qui ont malgré tout leurs propres styles. Le 8 juin dernier, ils ont été à l’affiche de « Save the Rhinos Concert », aux côtés de Common, Lupe Fiasco et Styles P, au Central Park (New York).

Après avoir renoncé à collaborer avec Aftermath Records, Rakim s’est décidé à lancer son nouveau disque intitulé « The Seventh Seal », qu'il produira lui-même. « Ca n’allait pas très bien entre Dre et moi, et je ne voulais pas signer pour un label et n’obtenir que 10% de mon travail » explique Rakim. « En revenant sur la côte est, je voulais apporter un changement majeur mais consciencieux, aussi bien sur le plan créatif que sur le plan financier. C’est finalement arrivé, d’ailleurs nous sommes sur la dernière ligne droite du contrat, et d’ici un ou deux mois, nous pourrons entendre un single et un extrait de l’album » continue-t-il.

Rhymefest, lui aussi, a vu la sortie de son album « Blue Collar » repoussée. Cependant, si le report du disque de Rakim était en partie dû à une mésentente avec Dre, Fest était la seule personne de qui tout dépendait. « C’est un opus très important, ce sera l’un des meilleurs de l’année. Ce n’est pas pour me vanter mais c’est juste que je fais des comparaisons avec les autres disques qui vont sortir » a lancé Fest, qui a notamment co-écrit « Jesus Walks » ou collaborer avec le groupe Citizen Cope pour le titre anti-guerre « Bullet ». « Je voulais repousser la sortie de ‘Blue Collar’ pour que je puisse me produire, toucher plus de gens et ainsi me faire davantage connaître » explique-t-il.

Toutefois, les négociations avec Aftermath n’auront pas été totalement vaines. Cela a aidé Rakim à réaliser qu’il avait besoin de plus d’autonomie. Actuellement, il est en train de voir plusieurs options quant à la principale distribution de son label, Row Records. Bien qu’il projette éventuellement de prendre des artistes sous son aile, Ra sait que ce ne sont pas tous les rappeurs qui acceptent d’être sous le label d’un autre artiste. « Certains artistes peuvent se plier à des contraintes voire à changer complètement. Moi, j’ai ma façon d’opérer et je voudrais m’en tenir à ça » dit-il.

Alors que Ra cherchait une nouvelle situation, Fest faisait la même chose. Au départ, le rappeur était sous la protection de Kanye West avant de signer avec Allido/ J Records, le label de DJ Mark Ronson. « Kanye m’a offert une opportunité avec G.O.O.D. Music et je me devais d’être honnête, car Kanye est à la fois un ami et un frère pour moi. En ce temps là, il n’y avait de place que pour une seule star au sein du label et j’ai préféré partir. D’ailleurs, je ne rappe pas comme Really Doe, GLC ou encore comme Fonzworth Bentley. De plus, travailler avec un frère et un ami pour moi était insensé » explique-t-il. « Mark Ronson a fait quelque chose que peu de propriétaires de label auraient fait pour moi. En fait, il m’a emmené en tournée mondiale. Je n’ai pas eu une Cadillac, mais j’ai enrichi mes connaissances et ma musique, bref tout ce que je voulais apprendre. Peu à peu, Mark Ronson et moi sommes devenus amis, tandis que j’ai sauvé mon amitié avec Kanye ».

« The Seventh Seal », le nouvel album de Rakim, sera dans les bacs cet été. Sur le disque, plusieurs collaborations dont un titre avec Nas et probablement une production de Dre. « Dre et moi sommes deux personnes différentes, ce qui marche pour lui ne l’est pas pour moi. Mais je n’ai pas coupé les liens avec Dre, il m’a fait savoir qu’il était toujours prêt à m’aider au cas où » a déclaré Rakim.

(AM)