Cette année 2006, la Eastcoast a beaucoup souffert et la Grosse Pomme particulièrement a été touchée en plein coeur : les ventes ne suivent plus, le Dirty South occulte les rappeurs new-yorkais, bref la tendance est à la morosité. Les MCs et les groupes qui faisaient parti des meilleurs autrefois sont tombés bien bas dans l'estime des gens ou dans les charts US, l'un ou l'autre. Les grosses sorties East ont été offertes en partie par le label Def Jam, présidé par Jay-Z, qui revint en Novembre tel Superman Returns, et qui a permis de redresser la barre, sans compter Nas (à l'heure où est écrit cet article nous ne connaissons pas l'état des ventes) pour qui le Hip Hop est mort...

The FishScale de Ghostface Killah
Le Ghost a débuté les hostilités avec FishScale, sorti chez Def Jam au Printemps dernier. Des grands noms de la production (MF Doom, Just Blaze, Pete Rock, J Dilla...), le Wu-Tang Clan au grand complet ainsi que le Theodore Unit, deux bêtes de single aussi ("Back Like That" feat Ne-Yo et "Be Easy" feat Trife) et surtout un Ghostface en pleine forme, posant aussi bien sur des beats explosifs que des instrumentaux soulfuls. Conclusion de sa brillante année 2006 avec More Fish!

4:21... The Day After de Method Man
Le 20 Avril, c'est le jour de la fumette. 4:21 c'est The Day After pour Mr Mef'. Second membre du Wu-Tang à sortir son solo chez Def Jam cette année (non sans mécontentement quant à la promotion), le MC devrait pourtant être fier de ce dernier opus, produit conjointement par le RZA et Erick Sermon. Pas meilleur que ses deux premières livraisons, le Tical a su tout de même trouver du sang neuf, en attendant peut-être un nouvel album en commun avec Redman.

Game Theory des The Roots
Voici le retour très attendu d'un des meilleurs groupe de Hip Hop au monde. Pour leur premier album sur Def Jam, les Roots ont vraiment fait fort, revenant facilement à leur meilleur niveau depuis bien longtemps, à tel point que l'on compare aisément Game Theory à Things Fall Apart. Même si les ventes n'ont pas suivi non plus, on a pu se consoler avec leur tournée en France et des concerts qui resteront gravés dans nos mémoires.

Kingdome Come de Jay-Z
C'est presque une demi-surprise que de voir Jay-Z faire son ultime come-back avec Kingdome Come en cette fin d'année. Trois ans après The Black Album, Jigga a laissé sa casquette de DG de Def Jam pour celui du MC qu'il a toujours été. Avec des productions signées Just Blaze, Kanye West et Dr Dre (qui mixe entièrement l'album), Jay-Z n'a pas réalisé le meilleur album de sa carrière mais une des sorties majeures de 2006, en se rasseyant sur son trône de King of New York.

Hip Hop is Dead de Nas
Fini les embrouilles avec Jay-Z, Nas est maintenant un pied chez Def Jam. Avec Hip Hop is Dead en guise de conclusion de cette très bonne année 2006, Nasir Jones montre que le rap n'a jamais été aussi vivant, même s'il n'a plus la capacité de faire des classiques comme avant évidemment. Avec des productions signées Will.I.Am, Dr Dre, Chris Webber(!) et Kanye West, Nas s'assure d'un opus street et mainstream à la fois, et qu'il a toujours quelque chose à prouver.

Press Play de Diddy
Si certains risquent de crier au scandale pour sa nomination, on répondra simplement que Diddy a su créer un album plus que personnel et musicalement innovant pour un disque de rap. Sachant très bien s'entourer de producteurs (Timbaland, Just Blaze, The Neptunes, Kanye West, Havoc, K-Def, Mario Winans,...) et d'invités (Nicole des Pussycat Dolls, Christina Aguilera, Nas, Cee Lo, Mary J Blige, Jamie Foxx...), Diddy démontre avec Press Play qu'il est aussi bon producteur que rappeur, mais ce qui compte avant tout c'est de divertir les oreilles (et les dancefloor).

Hell Hath No Fury des Clipse
Peut-être les outsiders de l'année (puisqu'ils viennent de Virginie), les Clipse ont fait leur come-back avec Hell Hath No Fury, l'album le plus sombre qu'ils aient sorti, et toujours produit intégralement des Neptunes plus inspirés que d'habitude. Les frangins Pusha T et Malice ont mis toutes leurs idées noires cumulées pendant plus de quatre ans dans cet opus très... 'dope'.

The Big Bang de Busta Rhymes
On l'attendait depuis très longtemps, et il nous a appris la patience. Un Busta Rhymes tout neuf est sorti tout droit des écuries d'Aftermath avec The Big Bang, produit par d'une main de maître par Dr Dre. Un album très mainstream aux sons explosifs où Busta pose de manière plus posée au micro (la matûrité sans doute) mais toujours avec verve et énergie, grâce à son flow unique et son puissant timbre de voix.