Davy Sicard
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Davy Sicard Albums
Davy Sicard - Ker Maron
(2 notes)
Date de sortie : 30 Oct 2006
A propos de Davy Sicard
- jeudi 30 juillet 2009
A des milliers de kilomètres des modes éphémères et des coups de marketing, le kaléidoscope des musiques du monde se fixe régulièrement sur un artiste emblématique d’une région méconnue. Ce printemps, La Réunion est à l’honneur à travers l’un de ses musiciens les plus riches, Davy Sicard, adepte d’un maloya moderne et envoûtant, où se reflètent les différentes composantes d’un peuple aux origines multiples : l’Inde et Madagascar bien sûr, mais aussi l’Afrique et l’Europe.
Ce jeune trentenaire auteur-compositeur a construit « Ker Maron », son nouveau disque, à la manière d’un parcours initiatique qui n’est rien d’autre que sa propre quête identitaire. En créole ou en français, les chansons s’enchaînent et l’auditeur partage alors l’histoire véridique de ce troubadour qui part à la recherche de ses racines. Au fil des titres évocateurs comme « Granpèr té sï mon zépol», « Juste Un Écho » ou « Tango Souk Inn De », Davy Sicard nous transporte dans son univers en nous offrant la plus belle des cartes de visite sonores de son pays cosmopolite, éclairé par sa personnalité ouverte de Créole du bout du monde.
Enveloppées de sincérité et de tolérance, les chansons n’évitent aucun tabou. Gorgées de sensualité, illuminées par un esprit positif, elles parlent de la colonisation, de l’esclavage, de l’esprit réunionnais, de culture créole, et tissent un lien très fort entre le monde des anciens et la modernité d’aujourd’hui. Cet axe central entre tradition et présent se retrouve dans les textes qui parlent de famille, d’amitié, d’amour, sans oublier la musique, la danse et la liberté. Autre fil rouge, celui qui relie le chanteur à la métropole : il reste basé dans son fief de Bras-Panon, ville agricole de l’île où on cultive la canne à sucre, mais son album a été enregistré à Paris, capitale de la « world » et désormais son second port d’attache.
C’est d’abord la voix de Davy Sicard qui accroche l’oreille. Très pure, renforcée par des harmonies vocales et des chœurs aériens, elle flirte avec tout un art du chant a cappella qui est l’apanage des musiques du monde les plus intenses, celles qui ont une âme et qui sont attisées par ces mêmes sources ancestrales et multi-séculaires qui ont donné le gospel et la soul. Quelques instruments traditionnels, essentiellement des percussions comme le « rouleur » qui est un gros tambour et le « kayanm » qui est un cousin des maracas, se mêlent aux sonorités plus familières de la guitare et de la basse.
L’addition de tous ces ingrédients donne naissance à une musique inédite, empreinte de douceur et très mélodique. Avec cette oscillation permanente entre le festif et l’intime qui lui donne une intensité immédiate, ce néo-blues métissé possède la magie des musiques insulaires. Le « maloya kabosé » revendiqué par le chanteur prend alors tout son sens, et il est vraisemblable que Davy Sicard partage la même sagesse et la même vision que Ben Harper, ou feu Ali Farka Touré.
Grâce à un premier disque autoproduit et à plusieurs premières parties retentissantes, de Souad Massi à Cesaria Evora en passant par Tété et James Brown, il y a déjà quelque temps que les initiés avaient entendu parler de Davy Sicard. Avec « Ker maron », le griot de l’océan indien devient un point d’ancrage incontournable dans la géographie des musiques du monde d’aujourd’hui.
Le Maloya
Le Maloya au rythme envoûtant qui met en transe les corps et les esprits, plonge ses racines dans les interstices de l'époque de l'esclavage. Son origine est entourée de mystère. Il est né de la fusion d'expressions musicales, vocales, instrumentales et dansées des esclaves africains et malgaches, reprises par les engagés indiens et plus tard par les descendants de colons, marquée du sceau de la créolisation.
De la tombée de la nuit à l'aube du jour au rythme du rouler (sorte de tambour constitué d'une barrique et d'une peau de bœuf cloutée à la base rythmique du maloya) et kayanm (sorte de maracas sophistiquées), on dansait et on chantait, en secret, le pays des ancêtres, les origines et traditions perdues. On rendait hommage à ses morts, on dialoguait avec ses esprits et ses dieux.
Signe de la révolte, le Maloya va devenir le symbole fort d'une identité réunionnaise.
Sources : Conseil Général de la Réunion
"Le Maloya est un état d'esprit : dès lors que l'on a saisi "l'esprit Maloya" comme on dit chez moi [ "léspri Maloya"], la "Réunion" devient possible. C'est cet "esprit" qui donne sa véritable Force au Maloya et permet d'être dans une sorte de communion avec les vivants et ancêtres : c'est pour ça que je l'aime ! Elle me parle d'une "terre", de son peuple et de son histoire : elle me parle." Davy Sicard.
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