C’est chez elles, au cœur de Barbes, à l’Olympic Café, rue Léon plus exactement, qu’Aïcha, Faty et Salima sont venues célébrer la sortie de leur street-album, « Un Nouveau Souffle » sortie au début du mois.

Après quelques scratches de DJ Blaiz’ pour chauffer un public venu soutenir les filles du quartier, c’est avec le morceau « On s’excuse » que le trio fait son entrée sur scène : plein d’énergie, cet égotrip, bien qu’un peu commun, est parfait pour introduire le show.

Elles enchaînent avec leur titre phare « Ici ou Ailleurs » qui dépeint les difficultés d’intégration que ce soit en France ou au bled… Le message est passé et le public semble conquis…

S’ensuit alors deux morceaux plus légers et plus féminins : « On a pris la Route », une fiction-évasion à la Thelma et Louise assez réussi ainsi que « Jeu de Hasard » qui décrit ce qu’il se passe dans la tête d’une femme 24 heures avant de se marier... Pas forcément amateur de ce genre de rap, une partie du public ne semble pas apprécier à sa juste valeur ce moment du concert et l’ambiance retombe d’un cran.

Les trois rappeuses de La Goutte d’Or rebondissent néanmoins rapidement avec des titres engagés et conscients : « Sous le chapiteau », comparaison bien sentie entre le monde et un gigantesque cirque, « De Battre la Musique s’est arrêtée » qui fustige les mauvais artistes ou encore « Nos Vies (en)fumées » et « Le Fléau de l’Ambition » réveillent les esprits !

Désormais attentif et en forme, le public découvre ensuite pour la première fois sur scène l’excellent « Citoyens de 2nd Zone », avec un invité de luxe en la personne de Mokless’ sur le refrain. Véritable soutien « à ceux que l’on montre du doigt alors qu’ici c’est chez eux », c’était clairement le moment le plus intense du concert tant l’auditoire semble avoir apprécié l’arrivée surprise du rappeur de la Scred Connexion.

Mais comme toute bonne chose a une fin, le trio féminin clos la soirée avec l’émouvant « Dans la Plaine », sorte d’hommage aux gens que la vie n’a pas épargné sur une prod originale à l’ambiance western…

Au final, les voix sont bien maîtrisées et les instrus sont efficaces mais l’interaction avec le public est assez mince car elles restent trop souvent statiques. Ceci dit, après une bonne quarantaine de minutes, les filles d’Enigmatik ont prouvé largement que, malgré ces quelques faiblesses scéniques, elles avaient un fort potentiel qui donne vraiment envie d’écouter de plus près les titres de leur street-album...

Thibaud