Si la venue de Lil Wayne sur la scène parisienne a été un évènement capital de cette année, c'est sans nul doute ce samedi 11 octobre que le concert le plus attendu et le plus important avait lieu. Un flyer annonçait la couleur, le débarquement au Gibus de trois nouvelles grosses pointures du Hip Hop Us allait avoir lieu. Et pas n'importe lesquelles.

Après une certaine attente, raisonnable comparée à ce qu'on a déjà pu avoir avec les artistes cainri, c'est vers 21h que le show commença. Nos oreilles réchauffées par le warm up précédent, c'est en toute simplicité que débarque sur scène le poids lourd Guilty Simpson. Venu nous représenter quelques titres très très lourds de son premier solo « Ode To The Ghetto » ("The Future", "Robbery") avec des instrus signées J Dilla, Madlib ou encore bien sûr Black Milk. Le public est timidement réceptif avant de se lâcher de plus en plus sachant que la suite allait être bouillante. Detroit envahit peu à peu la salle lorsque Black Milk sort de la foule pour monter sur scène et enchaîner avec une réelle énergie le meilleur de son album « Popular Demand »; "Shut it Down", "Say Something" sans oublier le tonitruant "Sound The Alarm" sur lequel Guilty peut poser son couplet. Impressionnant de talent côté production, on découvre en plus que Black Milk est un ambianceur en concert. Un plaisir communicatif qu'il partage avec un public tout aussi enthousiaste.

Troisième round, c'est au tour de Bishop Lamont de nous démontrer ce qu'il sait faire. La nouvelle signature d'Aftermath nous raconte que c'est la première fois qu'il vient en France et on le croit puisqu'il a carrément amené sa mère avec lui et l’a même invité un court instant à venir sur scène. Obligé d'applaudir un tel geste, quel artiste ferait une chose pareille franchement ?! Puis les choses sérieuses commencent d'entrée de jeu lorsque ce dernier entonne les premières rimes de "Send A Nigga Home", avant de la refaire une seconde fois. Fuck That! FUCK THAT! Y'a pas à dire c'est la chanson phare de l'artiste avec ce deuxième couplet de haut niveau. Continuant de représenter des sons de ses dernières mixtapes (The Confessional, Pope Mobile,...) arrive l'instant où ce dernier nous déclare nous jouer en avant première un futur titre de la relique tant attendu qu'est « Detox ». "Ne le dites pas à Dre" nous confie-t-il. Bon, on a du mal à le croire si ce titre, qu'on pourrait baptisé "You Ain't Fresh" selon les premières lyrics, sera sur le prochain Dr. Dre mais envoûté par l'ambiance chaleureuse on voudra bien ôter le bénéfice du doute. La future grande star mondiale du Hip Hop n'a pas non plus oublié de nous jouer son premier single officiel "Grow Up" qui sera sur « The Reformation ». Venu dans une petite salle parisienne avec un petit comité de connaisseurs, une ambiance bouillante, autrement dit on aura probablement jamais plus d'autres occasions de partager de tel instant intimiste dès lors que celui-ci sortira son album. Merci au Gibus, à Baseline et à Garance Production pour cette soirée plus que réussie!